La « Pharmacie Principale », dont le nom figure sur la porte, était déjà présente rue de Paris au début du XXème siècle, tenue par E. Thomas, son propriétaire :

Mais ce qui nous intéresse aujourd’hui, c’est le témoignage que Baptiste Autin nous offre, ainsi que la photo, aussi présente sur son site :
La « Pharmacie Principale » de mon grand-père se trouvait au 254 rue de Paris, à l’angle de la rue François Boieldieu. La pharmacie mutualiste était venue s’installer pas très loin et je me souviens qu’il s’en plaignait beaucoup, car elle lui faisait de la concurrence.
J’y suis venu souvent, lorsque j’étais enfant...
Dans les années 70-80, la façade avait un look déjà un peu plus moderne que sur cette photo en noir et blanc qui date de 1960 environ :

Comment mon grand-père, fils d’un agriculteur modeste de l’Eure, est arrivé là :
Enfant, il était bon élève, ce qui lui permit d’intégrer un lycée réputé à Rouen. Puis la guerre éclata, et c’est sous l’occupation de Paris qu’il termina ses études en pharmacie. À la Libération, il reprit la gestion d’une officine à Héricourt-en-Caux, puis d’une autre, à Gasny, dans l’Eure, avant de s’installer à Sotteville, en 1952 avec sa femme (ma grand-mère), médecin scolaire, et leurs quatre enfants (Alain, Philippe, Catherine, et Anne, ma mère).
Mes grands-parents ont donc vécu 32 ans à Sotteville, jusqu’à leur déménagement dans le centre de Rouen en 1984.
Je garde des souvenirs nostalgiques de cette étroite maison, au 254 rue de Paris, bien qu’elle ne me parût pas si étroite à l’époque. Elle faisait corps avec la pharmacie que Robert Ducrocq, mon grand-père, géra consciencieusement toute sa vie, avec l’aide de Mme Cousin, sa fidèle assistante. J’aimais y jouer à cache-cache derrière le comptoir, entre les rayons de médicaments et faire rouler le marchepied à roulette. Ça sentait le propre, l’eucalyptus et les pastilles contre la toux.
Après le départ de mon grand-père, vers 1984, la pharmacie s’est agrandie sur une salle à manger et une cuisine (celles de l’ancienne maison de mes grands-parents), et le mur de brique a été recouvert d’une façade blanche plus « propre » (photo 2004) :

La pharmacie Duprey a quitté ce local en 2015 pour emménager à l’angle des rues de Paris et Raspail.
Aujourd’hui, ce sont cinq habitations qui occupent l’ancien commerce :

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Merci Mr Autin pour ce témoignage et à l’équipe au fil du temps pour l’avoir publié.
J ai connu cette pharmacie. J ai aussi une de vos sœurs. J ai vécu à Sotteville de 1953 à 1974.
Merci pour ce témoignage qui rappelle bien des souvenirs.Il se trouvait en face la pharmacie une maroquinerie .(achat du cartable pour entrer en 6eme etc…)
Ce sont mes parents qui ont acheté en 1958 la maison où se situe la pharmacie actuelle. Le bâtiment précédent avait été détruit le 19 avril 1944 lors du bombardement de Sotteville Ils ont crée un commerce de détaillant de chaussures; Mon père est décédé en 1963 c’est ma mère qui a tenu le commerce jusqu’en 1979. Elle a vendu le magasin et la maison en 1982
Effectivement. Nous en avions parlé ici : https://sottevilleaufildutemps.fr/2018/05/22/les-chaussures-hareng-et-lancienne-quincaillerie-rue-raspail/
Merci pour ce petit bout d’histoire. Il est agréable de connaître l’histoire du lieu où on travaille.
Je me souviens vraiment très bien de Mme DUCROCQ médecin scolaire lorsque j’étais à l’école Marcel Sembat (années 50) et de Ginette DOUYERE l’infirmière.
Ma mère Janine BOISSIERE y était institutrice.
Bonjour Gilbert,
Je ne savais pas que ma grand-mère (Odette Ducrocq) avait travaillé à l’école Marcel Sembat. Je savais qu’elle avait été médecin au lycée Corneille de Rouen. Née à Paris, elle grandi à Sotteville. Elle était la fille de Fernand Grivault (1882-1964), un entrepreneur qui possédait une société de transports de marchandises du même nom, située rue de la Ferme, non loin de l’actuel Pont de l’Europe. Elle nous a quitté en décembre 2008.