C’est «Rue Léon Salva» que l’éditeur de cette première carte postale a voulu écrire, mais il s’est trompé de Léon en mettant «Rue Léon Maletras». Les erreurs de noms de rues étaient assez courantes sur les cartes postales anciennes…
Mais même si on sait qu’il s’agit de la rue Léon Salva en face et de la rue Garibaldi au premier plan, il ne faut pas aller à l’intersection de ces deux rues pour réaliser la même photo aujourd’hui !
Le piège est que la rue Léon Salva a été déviée et que cette partie est maintenant la rue Gilles-Bouvier.
Vous pouvez voir sur ce plan la modification du tracé des rues lors de la reconstruction d’après-guerre.

Le cachet de la poste de la première carte indique qu’elle a été postée en 1908.
La deuxième est postérieure, car des potences électriques sont apparues entre-temps. Le toit de la maison du tabac, qui a changé de propriétaire, a été surélevé et une autre maison a été construite à l’arrière. À l’autre angle, la façade a changé, mais c’est toujours une boucherie.

Les bombardements et la Reconstruction sont passés. On constate sur cette photo actuelle que seules les maisons en briques rouges sont restées, c’est le seul point commun avec les photos d’avant-guerre.
Les angles ont été reconstruits, mais pas tout à fait au même endroit : la rue Garibaldi ayant été légèrement déviée, les nouvelles façades ont été construites plus en arrière et les anciennes arriveraient au milieu de la rue !

Grâce à cet extrait du plan de correspondance avant et après la Reconstruction, on se rend bien compte que la nouvelle rue Garibaldi a été percée à l’emplacement des commerces qui bordaient l’ancienne :

Et pour terminer, voici le montage rephotographique habituel.
Il faut cependant s’imaginer que l’angle des rues de la photo ancienne, à droite, arriverait en réalité à peu près sur la voie du métro, du fait du redressement de la rue Garibaldi, comme nous l’avons expliqué.

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