Le père Nicolas Barré, religieux du couvent des minimes de Rouen est né à Amiens le 21 octobre 1621.
Aujourd’hui, 21 octobre 2021, nous fêtons donc les 400 ans de la naissance de cet homme important pour l’histoire de Sotteville-lès-Rouen.
En effet, il a fondé sa première école sur notre commune !

Quand il est venu prêcher une mission en 1662, il a été touché par la misère dans laquelle se trouvaient les Sottevillais et en particulier les enfants. Puisqu’il n’était que de passage, il a invité des « maîtresses charitables » à prendre en charge leur éducation de manière courageuse et désintéressée « dans un abandon total à la Providence ». Les deux premières furent Marguerite Lestocq, 20 ans, et Françoise Duval, 18 ans. Elles ont tenu toutes les deux pendant un an environ les « Petites Écoles » de Sotteville, destinées aux filles. Lecture, écriture et catéchisme étaient au programme.
Marguerite Lestocq écrivait :
Les Petites Écoles y ont tenu environ un an avec applaudissement. Je peux assurer que presque tout le village a été converti. Le révérend père Barré y venait de temps en temps faire des conférences et nous donnait une âme de vie. Nous faisions les Petites Écoles depuis huit heures jusqu’à onze. Ensuite, on menait les enfants à la sainte messe, au nombre de cent trente et plus. Depuis douze heures jusqu’à deux, les grandes filles : on les faisait lire, et le catéchisme ; ensuite, les petites jusqu’à cinq heures.
Après, nous allions par les maisons, pour instruire les bonnes gens.
Elles donnaient effectivement aussi des « instructions familières » à la population. Par exemple, elles incitaient à ne pas faire dormir les enfants ensemble ou les enfants dans les mêmes lits que les parents pour éviter « les grands accidents » : chose admirable, les mères ont fait coucher les enfants sur de la paille ou sur des chaises réunies. La sensibilisation a vraiment bien fonctionné et les enfants allaient même dormir sur les bancs des écoles ou de l’église. Les sœurs ont même fait donner la charité aux plus pauvres pour avoir des lits.
Et cela n’est qu’un exemple de la pauvreté ambiante…
Comme l’expérience de Sotteville fut très encourageante, l’aventure a continué à Rouen, avec l’extension de l’éducation aux garçons, dans une salle de la maison de Madame de Grainville, puis d’autres écoles ont été fondées partout.
En 1667, le Père Barré a érigé la communauté nommée « Maîtresses charitables du Saint Enfant Jésus » pour regrouper les enseignantes et pour appliquer les règlements.

Pendant tout le reste de sa vie, Nicolas Barré s’est acharné à développer l’éducation populaire, l’instruction étant jusqu’alors réservée à une élite. Il est décédé à Paris le 31 mai 1686.
Après sa mort, le groupe de femmes qu’il a formées, donnera naissance à deux Instituts différents, qui ont aujourd’hui tous les deux une dimension internationale : les Sœurs de la Providence de Rouen et les Sœurs de l’Enfant Jésus Nicolas Barré à Paris.
Béatifié à Rome le 7 mars 1999, le désormais Bienheureux Nicolas Barré continue à inspirer des milliers d’éducateurs du monde entier.
En 2001, les trois anciennes paroisses de Sotteville – Notre-Dame de l’Assomption, Notre-Dame de Lourdes et Saint Vincent de Paul – ont fusionné et c’est tout naturellement que Nicolas Barré a été choisi comme patron de la paroisse, ainsi donc nommée Paroisse Bienheureux Nicolas Barré.
Très bel article sur l’éducation scolaire. Et dire que je pensais, comme beaucoup, que c’était ce sacré Charlemagne !!