1 / La rue du Cours marque la limite entre Rouen (à gauche sur cette photo) et Sotteville (à droite). Du fait du changement de commune, la rue au premier plan change aussi de nom : à gauche c’est la rue Sotteville et à droite la place Voltaire.
Environ un siècle sépare ces deux photos, mais les bombardements de la seconde guerre mondiale ont rasé le quartier : même si les maisons aux deux angles semblent identiques au premier abord, on voit bien qu’elles ont été entièrement reconstruites si on observe d’un peu plus près…
On pourra aussi remarquer que « DÉELLE Boutique », le magasin d’habillement à l’angle gauche (côté Rouen), est actuellement en liquidation pour cessation d’activité, après 25 ans d’existence. Un commerce qui faisait partie du paysage…
2 / En descendant un peu la rue du Cours, cet ancien groupe industriel bien ravagé par la guerre (photographié par Marcel Lods en 1945 dans la cadre de la Reconstruction) a été transformé en habitations :
Et voici le petit plan habituel pour vous aider à vous orienter :
► VOIR AUSSI : Tous les articles sur la place Voltaire
Avant le magasin Déelle c ‘était les vêtements Bernard Tenue par un monsieur super gentil , on pouvait acheter les Jeans Lee Cooper, et sa femme tenait un autre magasin rue Victor Hugo qui se prénommait le Petit Louvre
Dans cette rue vivaient des familles juives, dont l’une, les Mizrahi, venant de Turquie, a été déportée. Les deux fils ont été cachés, recueillis et élevés par un couple sottevillais M. et Mme Vain qui ont été reconnus Justes parmi les nations. Une plaque inaugurée récemment par Mme le maire commémore ce fait.
Merci madame ou mademoiselle Salmon pour cette information concernant les deux enfants juifs sauvés par une famille de Sotteville. C’est une information qui me touche profondément.
J’ai l’honneur de connaître José, l’un des fils Mizrahi. Sa reconnaissance est profonde. Merci d’être sensible à cette histoire dont la beauté fait contrepoids à l’horrible tragédie.
Effectivement. Un chapitre est consacré au couple Vain dans le livre qui vient de paraitre « Sotteville, la place publique ».
J’aimerai en parler un jour, mais ce blog est tourné vers la photo, chose qui fait défaut à ce sujet…
Laurent
Merci Nathalie Salmon de vos commentaires très sensibles sur cette famille. Dans cette même rue au milieu du mois de janvier 1943 une famille entière les Kavayéro ont été arrêté par la police française, la même rafle qui a emporté la mère de José Mizrahi, Corinne. Suzanne Kavayéro appelé aussi Suzette n’avait que 6 ans. Ses quatre frères et soeurs ainsi, que les parents et la grand mère ont été déporté.
José et et Isaac Mizrahi ont joué dans la rue du Cours avec les enfants Kavayéro.
Bonjour Daniel, en effet cette rue a particulièrement été visée lors de la rafle nocturne de janvier 1943. Mes grands-parents qui y vivaient s’étaient réfugiés en zone libre avec leurs enfants dont ma mère ; puis, lorsque la zone libre a été envahie, ils se sont réfugiés dans de petits villages du Gers. L’un de mes grands-oncles qui était resté sur Rouen était heureusement absent lors de la rafle, ce qui l’a sauvé. Mais j’ai entendu parler des pauvres Kavayero toute mon enfance… Lire à ce propos l’étude très poussée de Françoise Bottois : https://www.cercleshoah.org/spip.php?article452
Et je serai heureuse de lire votre nouveau livre.
Merci à tous les deux pour ces témoignages très émouvants qui viennent bien compléter l’histoire de la rue du Cours…
Nathalie, c’est d’ailleurs Francoise Brottois qui a relu mon article sur la déportation des juifs sur Sotteville.
Son ouvrage est très documenté, je le recommande à tous les amoureux de l’histoire de Rouen et de ses environs.
Contrairement a ce que nous écrivions dans les années 90 avec Léon Leroy, comme quoi Sotteville avait été peu touché par ces rafles, c’est plusieurs dizaines de sottevillais qui ont été concerné. Ce sujet est resté trop longtemps ignoré.
On a peine a imaginer la fuite de famille, comme la votre, semée d’embuches et d’angoisse quotidienne.
Vous pouvez trouver facilement cet ouvrage « Sotteville La place publique » à la Maison de la presse de Sotteville place de l’hôtel de ville ou à l’Armit!ère de Rouen.