Emma Pasqualini a réalisé un exposé sur le monument aux morts du cimetière de Sotteville, en classe de 3ème au collège. Elle a pensé que ça pouvait être intéressant de le présenter aussi sur « Sotteville au fil du temps », et elle a très bien fait !
Voici son travail qui a nécessité beaucoup de recherches :
INTRODUCTION :
En 1891, la commune de Sotteville-lès-Rouen qui, à cette époque, n’est dirigée par aucun maire décide d’ériger un monument au centre du cimetière communal qui ferait mémoire aux soldats de la guerre Franco-prussienne (1870) morts au combat : le Monument aux morts. Il deviendra plus tard le monument rendant hommage à la fois aux soldats de la première guerre mondiale, à la fois de la deuxième.
DESCRIPTION :
Ce monument, à la forme d’obélisque, est le type de monument privilégié des Français. Il existe plusieurs types de monuments commémoratifs :
Les cénotaphes (monuments mortuaires n’abritant aucun corps), généralement dans le centre d’une ville ou d’un village, mais qui ont aussi été, après la Première Guerre mondiale, élevés dans les entreprises, les écoles, les foyers fréquentés par les disparus de leur vivant ;
Les mémoriaux, monuments nationaux élevés sur les champs de bataille (par exemple, à Douaumont) où les cimetières militaires abritent les tombes de soldats, parfois de centaines de milliers d’entre eux.
Mon monument est donc un cénotaphe.FACE PRINCIPALE :
Sur la première face de cet obélisque, en bas, une inscription nous indique à quelle guerre cette face fait mémoire : «1939-1945 et Outremer ». Au-dessus, une branche d’olivier symbolise la paix. Toujours au-dessus, une inscription « souscription publique » nous renseigne sur le moyen de financement de ce monument. En haut de celle-ci, nous lisons une dédicace pour les soldats morts à la guerre : « A nos concitoyens morts pour la patrie » Cette dédicace est précédée d’un logo « RF » qui signifie « République Française », au-dessus duquel nous pouvons voir le slogan : « Honneur et patrie » et qui est orné d’un marteau, représentant la force, le pouvoir et d’une épée, symbolisant la noblesse et le courage.
FACES DE GAUCHE ET DE DROITE :
Sur les faces de gauche et de droite, tout en haut, des dates sont écrites :
« 1914-1918 » ce qui correspond aux dates de la Première Guerre Mondiale. Nous pouvons donc deviner comment sont mortes les personnes dont le nom est écrit au-dessous de ces deux dates ; en effet, de très nombreux noms recouvrent les 2 faces opposées de cet obélisque. Nous ne voyons que la première lettre de leur prénom suivie de leur nom, entier, cette fois.
FACE ARRIÈRE :
Lorsque nous regardons cette face, nous pourrions croire qu’elle est identique aux deux autres, ce qui en tout point est vrai à l’exception d’une plaque posée en bas de la face.
Sur cette plaque figure le nom « Imad Ibn Ziaten » et l’inscription « Mort pour le service de la nation le 11 Mars
2012 ». Il se trouve qu’Imad Ibn Ziaten, Maréchal des logis-chef est en fait le premier soldat à avoir été assassiné lors des attentats en Mars 2012 à Toulouse. Ce jour-là, il avait contacté un vendeur sur Leboncoin pour une annonce de scooteur. Au moment de la transaction, il s’est avéré que le vendeur s’appelait Mohamed Merah, et, a priori, ne vendait pas de scooteur. Merah lui a alors demandé de s’allonger à plat ventre mais Imad a refusé et lui a demandé : « Tu vas tirer ? Bah vas-y, tire. » Si ce nom figure sur ce monument aux morts, ce n’est pas par hasard : Imad Ibn Ziaten était en fait sottevillais.
SOCLE :
L’obélisque du Monument aux Morts est dressé sur socle de surface supérieure à celui de l’obélisque. Dessus, nous pouvons voir comme pour les faces de gauche, de droite et arrière, d’autres noms de soldats morts à la guerre, probablement sur le front.
AUTRES INFORMATIONS :
Lieu : cimetière avenue 14 juillet, Sotteville les Rouen
Taille : environ 4m10×3m 20 (en comptant le socle)
Matériaux : Pierre blanche
En ce qui concerne l’architecte et le sculpteur, je suis allée à la médiathèque, aux archives de la mairie et départementales, et même allée voir la gardienne du cimetière, personne n’a pu donner d’informations à ce sujet.
POUR ALLER PLUS LOIN…
On retrouve de nombreuses traces de mémoire à Sotteville pour les soldats morts à la bataille :
-Plaque commémorative des prêtres morts pour la France
-Plaque commémorative au lycée Marcel Sembat
-Monument commémoratif au dépôt S.N.C.F
-Plaque commémorative au dépôt S.N.C.F.
-Plaque commémorative à l’église Notre dame de Lourdes
Une autre particularité se remarque dans la crypte de l’église Notre dame de Lourdes : dans les vitraux réalisés en 1918, des photographies de portraits de soldats apparaissent, une technique unique à l’époque en France :
CONSÉQUENCES :
Au mois de novembre le 11, jour de l’armistice de la première guerre mondiale, tous les représentants des Sottevillais se réunissent et marchent en procession pour mémorer les victimes de la première guerre mondiale. De même, la fanfare de l’école de musique intervient. C’est l’occasion de se retrouver mais surtout de se souvenir de tous ces soldats qui, un jour, ont donné leur vie pour la nation.
Toutes mes félicitations. à Emma Pasqualini pour ce superbe exposé.
Petite info pour Emma
Le monument aux morts a été inauguré le 28 mai 1899 par M le Maire de sotteville et l’architecte M Lequeux
voir journal de rouen du 29 mai 1899
Sur le monument le frère de mon grand père Etienne Denis Prieur mort le 7 mai 1916 à Landrecourt (51)
tres beau travail Emma et merci pour eux.