Abordons ici un chapitre peu réjouissant, mais important pour ne pas oublier…
Les 38 bombardements de la seconde guerre mondiale (du 4 septembre 1939 au 30 août 1944) ont démoli les deux tiers de la ville de Sotteville-lès-Rouen et y ont fait 722 victimes.
A chaque frappe, son lot de funérailles :
Sur la place de l’ancienne mairie (qui allait être bombardée peu après), en direction de l’église Notre Dame de l’Assomption :
Sur le parvis de l’église (qui, elle non plus n’était pas encore démolie) :
Sur le parvis de l’église St Vincent de Paul (encore fonctionnelle elle aussi) :
Une procession dans les rues de la ville :
Mais le plus terrible et meurtrier des bombardements fut le 17ème, dans la nuit du 18 au 19 avril 1944. En trois quarts d’heure, 561 sottevillais sont morts, auxquels il faut ajouter 24 disparus.
Le 24 avril 1944, la cérémonie religieuse de 514 victimes des trois paroisses (d’autres ont été inhumés civilement) eut lieu à l’église Notre-Dame de Lourdes, seule église intacte (Notre-Dame de l’Assomption ayant été bombardée cette fameuse nuit et Saint Vincent de Paul très endommagée).
Les cadavres ont été rassemblés dans les salles, dans la cour et sous les voûtes. Il y avait en réalité moins de cercueils que de victimes en raison d’une pénurie due au besoin soudain (certains ont même été bricolés à la hâte). D’autre part, seuls des morceaux de corps ont parfois été retrouvés et rassemblés dans un seul cercueil.
On comptait aussi 21 inconnus.
Voici un extrait du rapport de l’abbé Lemaire, alors curé de N.D. de Lourdes, témoignant du manque de tout et du spectacle désolant des cadavres parfois partiels ou méconnaissables lors de leur arrivée les jours précédent la cérémonie (cliquez pour agrandir) :
L’inhumation a eu lieu devant la grotte (à l’arrière de l’église), en présence du Préfet et de la municipalité, sous la présidence de Mgr Petit de Julleville (Archevêque de Rouen).
Le cortège a pris ensuite la direction du cimetière :
► VOIR AUSSI : Tous les articles sur les bombardements
Mes parents avaient un ami qui avaient perdu ses parents et sa petite soeur lors du grand bombardement de 44. J’étais petite lorsqu’ils en parlaient avec douleur et mon père a tjrs gardé une haine vis à vis des anglais auteurs de ces bombardements.
Super article pour « Le Devoir de Mémoire » … Triste souvenir mais heureux de voir des Historiens Sérieux partager leurs connaissances de l’histoire de la 2ème guerre …
Merci pour ce rappel. N’oublions pas ce terrible drame. …. collatéral. Que des innocents ….. de surcroît par les alliés !
mes parents avaient eu la bonne intuition de quitter leur maison, sinon je ne serais pas là pour écrire ce commentaire.merci pour ce rappel d’heures si sombres,quel courage pour supporter tant de douleur.
Bonjour, Je suis très émue en lisant votre dernier article. J’ai souvent entendu mes parents me raconter ces faits. Ils étaient rue Colombel. Je n’avais pas encore de lit et je dormais dans mon landau : la capote m’a sauvé la vie. Mes parents sont partis comme des fous, hagards, mon père m’avais roulé dans une couverture et prise sous bras. Ils sont partis se réfugier chez une tante à Petit Quevilly. Le lendemain mon père ramassait les morts.
Cette histoire épouvantable du 18-19/04/1944 les a marqué à vie.(J’avais un peu d’un mois).
Merci pour cet article. Cordialement.
Remarquable article : pour ne jamais oublier !
Ma mère a perdu son mari et trois enfants le 19 avril dans sa maison rue Garibaldi. Elle même s’est reveillée à l’hopital. Merci de remémorer ce terrible moment en la mémoire des disparus
Ma mère a perdu ce 19 avril 1944 son mari et 4 enfants dans sa maison rue Garibaldi (carrefour de la gitane) Après son hospitalisation, elle a habité rue des frères Canton, baraquement n°8. Si quelqu’un a des photos de ce lieu, je suis preneur.
Et merci pour le souvenir Famille Duvallet dont je suis le fils d’élène pour ceux qui ont connu.