En 1617, frappé par l’isolement et la détresse des malades pauvres, Saint-Vincent de Paul, alors curé de campagne, organise sous le nom de Charité, la visite à domicile.
S’ajoutent peu à peu les services dans les hôpitaux, les prisons, l’éducation de la foi, l’ouverture des écoles, le soin des enfants trouvés, des personnes âgées : La Compagnie des Filles de la Charité est née.
Plus localement, c’est en 1850 qu’une Fille de la Charité commença à venir de Saint-Sever chaque jour pour soigner les malades et les pauvres de Sotteville-lès-Rouen.
En 1852, la municipalité décide la création d’un asile dont elle confie la direction aux Sœurs de Saint-Vincent de Paul. En attendant que les travaux soient achevés, les sœurs louent deux petites maisons. Elles font la classe, apprennent la couture aux orphelines et créent un ouvroir. L’orphelinat est ouvert en 1854.
En parallèle, un hospice, accueillant 7 personnes âgées, s’ouvre en 1871, dans une petite maison de la rue Colombel, louée par le curé.
En 1889, l’hospice et l’orphelinat sont transférés au 408 rue de la République, dans l’ancienne filature Sanson achetée par le curé de Sotteville, l’Abbé Cousin ; les sœurs intègrent aussi la bâtisse pour y poursuivre leur action.

▲ On observe l’hospice/orphelinat en haut, à gauche de cette photo. Situé rue de la République, il dominait l’ancienne place de la mairie.
Le 18 mai 1894, l’Abbé Cousin crée, la “Société Anonyme de l’Hospice Saint-Joseph et des Écoles Libres de Sotteville-lès-Rouen“. Ladite société gère l’Hospice qui compte 50 résidents, l’Orphelinat, ainsi que L’École Primaire et Maternelle. Cette dernière est située 29, rue Hoche.
On notera que c’est à cette date qu’apparaît pour la première fois l’appellation « Saint Joseph ».
En 1932, l’hospice compte 108 pensionnaires. 48 orphelines, âgées de 4 à 20 ans, sont également accueillies. Un dispensaire fonctionne tous les jours. Deux sœurs effectuent aussi les soins à domicile et les visites aux pauvres.
En 1944, les établissements sont évacués. Six sœurs restent pour assurer le fonctionnement du centre de soins, du patronage et une sœur pour celui de l’école. Les bâtiments de la communauté des sœurs furent très endommagés par les bombardements.

▲ Après la guerre, les bâtiments ne sont que sommairement utilisables
En 1952, la première pierre du nouvel hospice accueillant 200 pensionnaires est posée, rue de Paris. Son architecte en est Marc Alexandre, fidèle bras droit de Marcel Lods, qui a reconstruit la ville. Cependant, l’orphelinat ne fait pas partie du projet. Il n’a pas été reconduit. La chapelle est consacrée en 1954.

▲ Le « Nouvel hospice », construit en 1952, deviendra « Résidence Saint Joseph » le 9 février 1972
En 1975, la Compagnie des Filles de la Charité de Saint-Vincent de Paul abandonne la gestion de l’Hospice. Le Conseil d’Administration procède à la nomination d’un Directeur laïc. La dernière sœur quitte ses fonctions en 1989.
En 1993 la restructuration complète de la résidence est décidée. Deux pavillons neufs de 80 lits chacun seront construits. Le déménagement vers les nouveaux locaux a lieu en 1996.

▲ Les deux nouveaux bâtiments de la Résidence Saint Joseph, sont situés de part et d’autre de l’église Notre-Dame de l’Assomption
En hommage aux sœurs qui ont tant œuvré par le passé, le bâtiment de la rue de Paris s’appelle « Pavillon Sœur Jeanne Desreumaux”. Cette religieuse, décédée en 1980 à 71 ans, avait, pendant de très nombreuses années, assuré les soins à domicile, toujours à pied.

▲ Le pavillon Sœur Jeanne Desreumaux, rue de Paris
Le bâtiment de la rue Littré s’appelle « Pavillon Sœur Elisabeth Le Floch ». Cette religieuse décédée en 1970 à 97 ans était à Sotteville depuis plus de 50 ans. Elle s’est beaucoup occupée des orphelines et a été nommée Supérieure de la communauté. Après la guerre, elle a été décorée de la médaille de la reconnaissance française pour le dévouement dont elle-même et ses compagnes ont fait preuve durant les épreuves subies par les Sottevillais pendant les années noires de la guerre.

▲ Le pavillon Sœur Elisabeth Le Floch, rue Émile Littré

▲ En avril 2004, le bâtiment de 1952 est démoli

▲ La chapelle Saint-Joseph, au premier-plan, est désacralisée en 2015
Il a été fait don à la Paroisse Bienheureux Nicolas Barré, de l’autel de la chapelle Saint-Joseph, désormais installé dans la grotte Notre Dame de Lourdes et du tabernacle, qui a pris place dans l’église Notre-Dame de l’Assomption.
L’ex-chapelle Saint Joseph, devenue salle Saint-Joseph, peut donc accueillir des activités laïques.

▲ Sur cette photo de 2000, on voit, à la fois, le bâtiment de 1952, démoli en 2004, et ceux de 1996
On peut aussi noter que les sœurs de St Vincent de Paul avaient un dispensaire dans les immeubles de la rue Dévé. Devenu une antenne Croix Rouge, c’est actuellement une Mission Locale de Rouen.
Les sœurs géraient aussi le patronage rue d’Elbeuf, ex-prieuré des Crépine, dit aussi prieuré de St Hilaire.
En 2016, l’association Résidence Saint Joseph, datant de 1911, a fusionné et a été absorbée par l’association Agora.
Aujourd’hui, c’est la Fondation Filseine qui gère l’EHPAD.
Encore un très bel historique relatif à une page de l’histoire de cette commune.
BRAVO.
Bonsoir, Merci beaucoup pour cet article,
en tant que dernier Président de l’ASSOCIATION RÉSIDENCE
SAINT JOSEPH.
Didier MONLIEN
24 Rue Maurice SADOT
76300 SOTTEVILLE-lès-ROUEN
tél. : 02 35 73 10 35
mob.: 06 62 98 91 44
@ : monlien.didier@bbox.fr
Bonjour, encore un beau travail de recherche, bravo. Bon week-end.
Bonjour à vous,
… un petit pincement au coeur à la lecture de cette belle rétrospective,
Ayant été élève aide soignante en 1982/1983, j’y ai appris le soin auprès des personnes âgées.
Ce fut le départ de ma carrière et je suis aujourd’hui à la retraite !
merci à vous pour vos articles, bien cordialement