Du château des Bruyères au lycée « Les Bruyères »

Jean Séraphin Faucon, dit Joseph Faucon, banquier Rouennais, acquiert à partir de 1849 plusieurs propriétés situées entre la rue d’Elbeuf et la rue du Madrillet, pour former un domaine de 6 hectares, sur lequel il construit un château en 1860, de style « Renaissance flamande ». À son décès, son neveu Henri Faucon, avocat et greffier à Rouen, reçoit le château, la transmission est signée le 29 août 1886.

Le « château Faucon », comme on le surnomme parfois, est complété en 1882 par un château d’eau, des écuries et des serres à vigne.

Carte postale ancienne Le château des Bruyères - Sotteville-lès-Rouen

▲ Le château d’eau est visible derrière l’arbre de gauche. À gauche du château, l’orangerie, ajoutée en 1887. La mare devant le château n’a pas existé très longtemps

▲ Sous le même angle aujourd’hui, la façade du château n’a pas changé. Une pelouse remplace la mare

Henri Faucon, constructeur du château des Bruyères - Sotteville-lès-Rouen

▲ Au-dessus d’une cheminée, dans une salle du château, les initiales de « HF », pour « Henri Faucon », existent toujours.

Henri Faucon revend le domaine à un armateur rouennais, Eugène Alfred Hulin le 18 avril 1902.
Le 10 août 1910, c’est le Dr Prosper CORNET qui achète le domaine, qu’il agrandit de près de 6000m². En 1912, il y installe sa clinique psychiatrique, en activité jusqu’en 1949.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est occupé par les Allemands.

Vue aérienne du château et lycée des Bruyères - Sotteville-lès-Rouen

▲ Le parc en 1946

En 1950, l’état achète le château des Bruyères et son domaine, pour devenir une annexe du lycée Jeanne d’Arc de Rouen. À partir de novembre, 80 jeunes filles internes sont hébergées dans le château.
En 1953, il devient un lycée à part entière : le « Lycée des Bruyères » est né !

Pour faire face à l’augmentation du nombre d’élèves, la construction d’un externat débute en 1954. Il entre en activité en 1957.
300 élèves y sont accueillies, à partir de la 6ème : internes, externes et demi-pensionnaires.
Au rez-de-chaussée et au premier étage on trouvait l’administration, les salles
d’étude et les salles de cours.
Les deux étages supérieurs avaient été aménagés en dortoirs, avec des sanitaires sommaires. Les douches se prenaient une fois par semaine au « donjon », l’ancien château d’eau se voyant attribuer une fonction nouvelle. 
Le réfectoire était maintenu au château.

Vue aérienne du château et lycée des Bruyères - Sotteville-lès-Rouen

▲ En haut de cette photo de 1961, on découvre l’externat, récemment construit le long de la rue du Dr Cornet

Le sport a toujours été encouragé aux Bruyères, mais les filles devaient se contenter de la course dans le parc et de quelques exercices de gymnastique avec des équipements rudimentaires, jusqu’à la construction du gymnase en 1962.

En 1963, un vrai internat est enfin construit !

Vue aérienne du château et lycée des Bruyères - Sotteville-lès-Rouen

▲ Sur cette photo de 1965, de nouveaux bâtiments ont été construits à l’emplacement des jardins potagers. Dans l’angle en haut, à droite : le gymnase. À droite, le long de la rue du Madrillet : l’internat. On remarquera aussi les installations sportives.

À partir de 1962, les effectifs ont compté de plus en plus garçons. La mixité est devenue officielle en 1975.

Vue aérienne du château et lycée des Bruyères - Sotteville-lès-Rouen

▲ Changeons un peu d’angle avec cette vue de 1990, plus rasante

Dans les années 90, un chantier de rénovation du lycée a lieu, avec entre autres, la construction d’un hall d’entrée, rue du Dr Cornet.

Aujourd’hui, de nombreuses disciplines et spécialités, de la 2nde à la terminale, sont dispensées. Pour l’année scolaire 2025/2026, on compte 1230 élèves.

Au château, des salles de classes sont aménagées au rez-de-chaussée. Les étages ont été transformés en logements de fonction.

Les anciennes écuries sont devenues des salles d’arts plastiques.

Vue aérienne du château et lycée des Bruyères - Sotteville-lès-Rouen

▲ L’aspect d’ensemble du lycée n’a pas évolué depuis 1963, ce qui permet de conserver un parc arboré agréable

7 commentaires

  1. Un fumoir dans les écuries !! Ce devait être génial, effectivement.

    Il n’y avait rien à Marcel Sembat dans les années 70. Que des regrets.

  2. j’ai passé 3 ans au lycée (1973 à 1976) et cet article répond à bon nombre de questions que je me suis posées sans jamais aller chercher les réponses.

    merci pour ce travail

    Daniel

  3. J’étais en seconde, première et terminale au lycée des Bruyères de 1985 à 1988. J’ai obtenu mon baccalauréat série B économique et sociale en juin 1988. Je me souviens en particulier des conseils de classe dans les salles historiques du château. Je me souviens également des salles de classe dans les anciennes écuries. J’ai beaucoup apprécié mes années de scolarité et je me promenais souvent dans le parc du château. C’était vraiment agréable et pas éloigné de la ville. Merci pour ce travail qui rappelle bien des souvenirs. Serait-il possible d’organiser une visite guidée ? Bien cordialement. Florence PLÉ

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