Il y a 30 ans, l’inauguration du « Métro »

Le 10 décembre 1994, la station « Hôtel de Ville » de Sotteville-lès-Rouen était inaugurée. Une semaine plus tard, le 17 décembre, c’était l’inauguration du réseau Métrobus de l’agglomération rouennaise.

Mais commençons par mettre les points sur les i : à Rouen, nous avons bien un tramway et non un métro !
En effet, un tramway circule à même le trafic routier, alors qu’un métro en est complètement isolé. De plus, un tramway est alimenté par des caténaires.
Mais alors, pourquoi l’appelle-t-on « métro » à Rouen alors que les mêmes rames sont des tramways dans d’autres villes ?
D’une part, une partie du réseau est souterrain, ce qui sème le trouble. D’autre part, il fallait politiquement le différencier du tramway d’avant-guerre, désuet. Le nom commercial du réseau, qui comptait aussi les bus, a donc été « Métrobus », très vite raccourci en « Métro ». Depuis 2010, c’est le réseau « Astuce », qui s’étend désormais jusqu’à Elbeuf.

Ce trentième anniversaire de l’inauguration de la station « Hôtel de Ville », permet de revenir sur sa construction.
Étant le terminus, avant que la ligne ne soit prolongée vers Saint-Étienne-du-Rouvray le 1er septembre 1997, il lui fallait une importance particulière. C’est à l’architecte Alessandro Anselmi que le projet a été confié. C’est donc à son talent que l’on doit les courbes élégantes de la station. En effet, il voulait rompre avec les lignes droites qu’avait imposées Marcel Lods et que pour lui, elles venaient en complément des verticales et horizontales de Lods. 
D’ailleurs c’est aussi ce qu’à fait Oscar Niemeyer au Havre : quand il a construit la Maison de la culture, il a été confronté aux lignes droites d’Auguste Perret.

Denis Auvray, directeur de l'urbanisme de Sotteville-lès-Rouen et Alessandro Anselmi, architecte de la station Hôtel de Ville

▲ Denis Auvray, directeur de l’urbanisme de la ville de Sotteville et Alessandro Anselmi, architecte responsable du projet

La construction à cet emplacement permettait aussi de fermer le quatrième côté de la place, que Marcel Lods avait laissé ouvert lors de la reconstruction de la ville, comme nous l’avons déjà mis en évidence dans cet article.

Station de tramway Hôtel de Ville de Sotteville-lès-Rouen

▲ La halle comportant sept commerces et l’auvent abritant les quais du métro. Entre les deux, la station de bus.

Construction de la gare de métro Hôtel de Ville de Sotteville-lès-Rouen

▲ 1993. Coulage des fondations qui soutiendront les mâts de l’auvent

Construction du parking souterrain de la station de métro Hôtel de Ville de Sotteville-lès-Rouen

▲ ▼ Construction du parking souterrain de 140 places

Construction du parking souterrain de la station de métro Hôtel de Ville de Sotteville-lès-Rouen
Construction de la station de métro Hôtel de Ville de Sotteville-lès-Rouen

▲ Sur cette vue globale du chantier, on constate que le parking est recouvert

Construction de l'auvent de la station de tramway Hôtel de Ville de Sotteville-lès-Rouen

▲ Construction de la structure en « bec de toucan » de l’auvent de la station

Construction des commerces de la station de métro Hôtel de Ville de Sotteville-lès-Rouen

▲ Construction des 7 cases commerciales

Illuminations pour l'inauguration de la station de métro Hôtel de Ville de Sotteville-lès-Rouen le 10 décembre 1994

▲ Le 10 décembre 1994, la station est illuminée de lumignons pour son inauguration

Inauguration le 17 décembre 2024 du réseau Métrobus de Rouen. Station Garibaldi, Sotteville-lès-Rouen

▲ Le 17 décembre, c’est le voyage inaugural. Ici, à la station Garibaldi

Station multimodale de l' Hôtel de Ville de Sotteville-lès-Rouen

▲ Le pôle multimodal et les rames Alstom TFS bleues, remplacées par des Alstom Citadis blanches en 2012/2013

Le Hérisson de la station de métro Hôtel de Ville de Sotteville-lès-Rouen la nuit

▲ Les pointes, illuminées la nuit les premières années, ont donné à la station le surnom « Le hérisson »

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7 commentaires

  1. La station de l’Hôtel de Ville est un Chef d’Oeuvre architectural. Il est dommage qu’elle soit en acier et que de nombreux points de rouille enlaidissent. Elle devrait être mieux entretenue et repeinte. C’est aussi, bienheureusement ou malheureusement, le refuge des pigeons…

  2. La question est : pourquoi en 30 ans n’avons nous pas trouvé les moyens d’entretenir cette station de Sotteville qui se bouffe par le rouille la la fiente des pigeons ?

  3. Pour repeindre cet ouvrage, il faut mettre en ligne une cagnotte, et de trouver des bénévoles pour réaliser les travaux, en faisant attention de ne froisser personne quant au choix de la couleur de la peinture. Sans oublier de ne pas déranger les pigeons (volatiles et non pas) car certaines associations de préservation n’oublierons pas de s’emparer du sujet volatil (et non pas pigeons). – PAS SIMPLE TOUT CA !!! Mais le Père NOËL va bientôt passer.

      • Il suffit de s’adresser aux pigeons (locataires et/ou squatteurs) qui résident en permanence sur les lieux. Attention en levant la tête lors de la question . On reste sérieux, et …………………. Bonnes fêtes à toutes et tous.

  4. En réponse à la question : « A qui appartient cet ouvrage », un reportage diffusé ce jour 16 décembre sur la 3ème chaine de télévision , relatif à cet anniversaire relatait l’appartenance de ce type de transports à Conseil Communautaire de la Métropole Rouen Normandie, dont le président n’est autre que le maire de la ville de Rouen. Ainsi que les 125 membres de l’ensemble des élus du Conseil de la Métropole.

    Conseil de la Métropole | Métropole Rouen Normandie

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