Nadia MARCON (née BERNARD), nous offre son témoignage et ses photos de sa vie juste après-guerre dans les baraquements provisoires (puisque 70% des habitations avaient été démolies par les bombardements)…
D’abord une vue d’ensemble avec l’église de Notre Dame de l’Assomption, après la reconstruction du clocher en 1960 :Dans le coin en bas à gauche figurent encore les baraquements avec leur toit de tôle. Ma famille a été relogée dans ces baraquements de sinistrés après la guerre, et y a vécu de 1950 à 1962. Malgré les conditions de vie assez dures, ce sont mes meilleures années. Les gens étaient solidaires.
Nous habitions au n° 6. Il y avait en tout 9 logements constitués d’une cuisine, d’un séjour, d’un cellier, d’une chambre et d’une petite entrée. Le toit était couvert de tôles. Les fenêtres étaient en hauteur, carrées à cause de l’église parallèle. Un tout petit terrain derrière de la largeur du logement. L’hiver il y faisait froid, la glace sur les vitres formait des fleurs givrées. Le poêle Gaudin chauffait à fond avec du « Cook » que nous donnait un cheminot en retraite. Nos étions dans ce logement 6 personnes (parents et enfants). Nous étions très à l’étroit. J’ai connu les inondations qui remontaient jusqu’aux abords du pont d’Eauplet.
Sur cette photo, devant le baraquement (04-08-1957), on me voit (j’ai 13 ans) avec mon frère et ma soeur :
Sur cette photo de mon oncle (vers 1955/1956), on voit derrière l’église la bibliothèque municipale (qui était le presbytère jusqu’en 1905).
A cet emplacement se situe aujourd’hui le pavillon Le Floch de la Résidence St Joseph :
On peut aisément replacer ces deux photos dans la rue Littré. La baraquement se situerait aujourd’hui sur le parking du groupe médical :
Une anecdote : quand le clocher à été remonté, les cloches sonnaient même la nuit. Cela résonnait sur les tôles du toit. Mon père était aller voir le curé pour faire arrêter les cloches. Cela a duré longtemps, il a fallut voir avec le maire pour faire cesser ce vacarme de 22h à 7h du matin. C’était un peu « clochemerlesque », mais après tout le monde dormait mieux.
J’allais avec l’école Michelet au cinéma le Trianon voir le jeudi des films pour enfants. C’était entre l’année 1950 à 1958 (fin de scolarité). J’avais à cette époque entre 6 et 14 ans. Aujourd’hui j’approche les 74 ans.
J’ai aussi fait des concerts à la sainte Cécile dans l’église ND de l’Assomption avec l’école de musique qui était rue de la République entre 1958 à 1962 (dans la cour de l’ancienne école maternelle Renan). J’étais saxophoniste.
On aperçoit à l’arrière-plan la Résidence St Joseph (toute neuve à l’époque, mais aujourd’hui démolie) :
Merci pour ses super photos et pour les commentaires. Cordialement.
Merci Madame pour votre témoignage illustré de photographies.
vous connaissiez la famille bourgeaux ds les baraquements rue du 8 mai
Bonjour pour revenir sur le passé Il existait également les baraquements de l’Abbé Pierre rue Léon Salva Et c’est d’ailleurs là ou ma soeur et moi sommes nées Bon Week end
Merci pour ces beaux souvenirs, j’ai passé mon enfance rue hoche et mon adolescence dans l’immeuble la zone verte, nous avions pas grand chose, mais nous étions plus heureux que la jeunesse d’aujourd’hui.
Encore un grand merci