Les ateliers Buddicom se sont installés en décembre 1845 près de la voie ferrée Paris-Rouen, ouverte deux ans plus tôt, pour y construire des locomotives et des voitures. Mais, l’industrie ferroviaire a eu une très forte expansion à cette époque et les ateliers ont connu des agrandissements réguliers.
Le nombre d’ouvriers a bien sûr augmenté dans les mêmes proportions. C’est sur leur sortie, après leur journée de travail, que nous allons nous focaliser dans cet article…
Comme d’habitude, les photos ci-dessous fonctionnent par paire : La première date d’environ 1900 et la deuxième a été prise récemment.
1- Sur cette photo d’une partie des ateliers Buddicom, issue de ce livre, le magasin principal se situe au centre. Devant lui, sur le côté doit, on voit le grand escalier qui mène à la sortie principale, surmontée de la conciergerie.
Sur la vue actuelle, on s’aperçoit que l’agrandissement, devant, quelques décennies plus tôt, sacrifie la sortie historique. La limite de l’agrandissement est très visible sur la toiture.


2- Nous nous trouvons maintenant en face de la sortie vue précédemment, à l’heure de pointage. Cadrée exactement à identique, la photo actuelle montre bien l’agrandissement du magasin sur cet emplacement.


3- Décalons-nous très légèrement vers la droite : la file des cheminots se poursuit !
Au centre, le bâtiment massif « Atelier de montage » ayant été bombardé, la vue se dégage vers la « chaudronnerie de fer », qui n’est autre que l’actuel Atelier 231.


4- Passons maintenant dans la rue, de l’autre côté de la sortie-conciergerie, que l’on reconnait au bout de la rue Buddicum, pour continuer à assister à la débauche du personnel des ateliers.
Une fois de plus, le prolongement du magasin, devenu locaux administratifs et syndicaux, est parfaitement visible sur la vue actuelle. Tout à fait sur la bord droit de l’image, la différence de couleur de briques nous indique la limite entre la partie ancienne du bâtiment et la plus récente.


Voici un plan de quartier et de ce qui reste des bâtiments, sur lequel est aussi indiqué les angles de vues des quatre avant/après :

Pour finir, un montage fusionnant les deux vues de la rue Buddicum, qu’un siècle sépare :

Vous aurez certainement noté qu’à la fin de cet article, l’orthographe du nom de l’ingénieur anglais William Barber Buddicom, importateur du Chemin de Fer, diffère quand on parle de la « rue Buddicum ». Effet, pendant près d’un siècle, le O a été transformé en U pour une raison mystérieuse. Ne reste plus qu’à corriger le nom de la rue, et les habitudes !